Nicolas Rouillé est principalement connu pour ses œuvres littéraires. Toutefois, pour des raisons purement financières, il a été contraint de travailler pour subvenir à ses besoins. Il s’est vu proposé un poste au sein d’un EHPAD, une première pour l’écrivain qui n’a aucune expérience dans ce domaine d’activité. Il en a pourtant tiré une belle leçon de vie qu’il a retranscrit dans un livre intitulé T’as pas trouvé pire comme boulot ?. Toute la lumière sur ce roman tiré d’une histoire vraie.
L’épidémie de COVID-19 a eu raison des ambitions littéraires de Nicolas Rouillé
Selon Nicolas Rouillé, la crise sanitaire causée par le coronavirus a eu des répercussions conséquentes sur ses projets d’écriture. Ses ambitions ont été tout simplement freinées, ce qui a également impacté sur ses sources de revenus financières. L’écrivain a donc été obligé de trouver une activité professionnelle provisoire.
Compte tenu du contexte de cette période spécifique, les premières offres qui se sont présentées à lui ont été des postes d’aide soignant et d’auxiliaire de vie. L’homme a ainsi décidé de postuler auprès d’une maison de retraite non loin de chez lui. Il a de cette manière pu être en accord avec ses principes, en venant en aide aux personnes âgées.
Sans expérience particulière dans ce domaine, il a néanmoins reçu un contrat de travail d’un mois, notamment au mois de septembre 2020. C’est la directrice de l’EHPAD en personne qui a traité la demande de l’écrivain.
Nicolas Rouillé a appris sur le tas la fonction d’agent de service hospitalier (ASH). Concrètement, son rôle était, entre autres, de nettoyer les chambres, mais aussi d’aider les résidents à se déplacer, notamment en fauteuil roulant. Heureusement, celui-ci a reçu l’aide d’une ASH titulaire, grâce au dispositif de renforcement instauré à cette période.
Selon l’apprenti, sa mission principale était d’œuvrer pour le bien-être des patients. À titre informatif, l’homme a exercé au sein d’un établissement public et non d’un EHPAD privé.
Son expérience s’oppose aux faits décrits par Victor Castaner dans Les Fossoyeurs
Au moment où Nicolas Rouillé intègre cet EHPAD, il n’a pas encore eu l’occasion de lire le livre écrit par Victor Castaner, intitulé Les Fossoyeurs. Il sait pourtant, selon les ragots, l’étendue des faits décrits dans ce dernier. Ce n’est que plus tard qu’il s’intéresse de près à cette œuvre. Il se rend alors rapidement compte qu’il n’a pas du tout le même point de vue que son confrère.
En effet, Les Fossoyeurs dépeint un environnement quasiment ignoble, ce qui a carrément mis en colère Nicolas Rouillé. Avec un total de 18 mois au sein de la maison de retraite, l’écrivain a eu un bref aperçu des conditions de vie et de travail dans ce type d’établissement.
Selon lui, les moyens à disposition du personnel manquent et les infrastructures sont quelquefois défaillantes. De plus, il ne s’agit pas toujours d’un lieu de vie où des personnes dépendantes peuvent vivre dans des conditions généralement convenables. Cependant, le personnel sanitaire veille à ce que cela le soit d’une certaine manière.
Néanmoins, les faits qui ont réellement marqué l’écrivain est la grande gentillesse des résidents qui l’ont très bien accueilli. Il a d’ailleurs été surpris de découvrir la grande variété des profils des patients. Certaines personnes ne sont pas très âgées, tandis que d’autres sont presque centenaires.
Nicolas Rouillé a pris au sérieux son rôle en restant en permanence à l’écoute de ses protégés. Ces derniers ont été très sensibles à ce genre d’attention à leur égard. Si avec certaines personnes la discussion pouvait être enrichissante, envers d’autres, en revanche, le contact était très limité. Cela se réduisait à des sourires, des gestes, voire un simple regard.
En outre, le manque de temps a aussi été frustrant, car empêchant d’avoir de longs échanges. Le nombre de tâches à assurer était conséquent, surtout en sachant qu’il y a des résidents relativement lents à prendre en charge.
Un engagement au-delà d’une simple profession
Être ASH, c’est réaliser un métier comme un autre, sauf qu’il faut un certain engagement pour ce travail. Nicolas Rouillé assure que la grande majorité du personnel fait preuve d’une grande humanité envers les résidents. Ils ont à cœur leur rôle et savent précisément ce que les personnes âgées attendent d’eux.
Il faut dire que le travail est rude, lorsqu’on sait que ce n’est pas une mince affaire d’effectuer la sortie de plusieurs individus à l’extérieur du bâtiment. Il ne faut pas oublier que les EHPAD sont généralement des immeubles à étages. Cependant, une fois dans le jardin, les résidents affichent un réel plaisir à faire un brin de bronzette.
La musique est encore un autre passe-temps très prisé des séniors. Nicolas Rouillé s’est, par exemple, attelé à dispenser des séances de chants avec les résidents. Au vu du succès de cette activité, il a même été décidé de réaliser les goûters dominicaux en musique. Au début, les morceaux étaient somme toute classiques. Progressivement, le personnel a diffusé de la techno pour que tout le monde puisse se défouler.
Les familles ont été grandement rassurées par ces instants apportant de la joie à leurs proches admis dans l’EHPAD. Voilà l’une des grandes axes relayer par le livre T’as pas trouvé pire comme boulot ?. L’œuvre tend à donner un moyen de déculpabiliser ces familles qui n’ont plus le temps de s’occuper de leurs séniors.
Nicolas Rouillé a dû quitter l’EHPAD pour reprendre ses autres projets
Après un an et demi à partager le quotidien des résidents et du personnel soignant, l’écrivain a été contraint de reprendre le cours de sa vie. Il précise qu’initialement il n’avait pas en tête d’écrire un livre sur son aventure au sein de l’EHPAD. Cela est venu naturellement suite aux nombreuses notes qu’il a mémorisées dans un grand cahier au moment des faits.
Nicolas Rouillé a même eu l’opportunité de collaborer avec la revue CQFD pour laquelle il a écrit une chronique de l’établissement. Malgré son départ de la résidence, l’homme s’y est à de nombreuses reprises rendu ultérieurement. Il a été touché par le décès de certaines personnes âgées, mais s’est réconforté en revoyant ses anciens collègues.
Si une partie du personnel n’a pas vu d’un bon œil la démarche de l’écrivain, il retient essentiellement les bons moments passés ensemble. Il s’est enrichi de cette expérience et a éveillé en lui des interrogations sur la vieillesse. Il faut dire que l’opinion publique n’est pas toujours attirée par l’univers des EHPAD, mais ces endroits sont toutefois vraiment indispensables.
Dans son témoignage, Nicolas Rouillé estime cependant que ces lieux doivent évoluer, en vue, en outre, d’être moins fermés sur eux-même. Il considère que les EHPAD devraient être plus ouverts à la ville et sur la vie. L’objectif à atteindre serait de permettre aux résidents de profiter amplement de la vie, même en sachant qu’ils vivent leurs derniers instants sur terre dans ces établissements.