Née le 24 mai 1973 à l’Île Maurice, Nathacha Appanah est une journaliste et écrivaine qui vit actuellement en France. À l’âge de 17 ans, alors qu’elle est encore lycéenne, elle gagne un concours littéraire organisé par un journal mauricien. Après une brève période d’études littéraires, elle commence une carrière de secrétaire de rédaction, chroniqueuse puis journaliste au sein d’un journal local et poursuit en même temps une formation de journalisme.
Sa carrière d’écrivaine
En 1998, elle quitte l’Île Maurice et séjourne à Grenoble pendant une année et en 1999, Nathacha Appanah arrive à Lyon et décide de s’y installer en travaillant comme journaliste indépendante pour plusieurs magazines et sites web de marque telle Air France et Viva Magazine. En parallèle, elle sort son premier roman, Les Rochers de Poudre d’Or, publié en 2003 aux Éditions Gallimard.
En 2004 arrive un deuxième roman, Blue Bay Palace, un ouvrage qui met en lumière le paradoxe de l’Île Maurice, entre destination touristique luxuriante et une population très marquée par la lutte des classes, plongée dans la misère et la pauvreté. En 2004, l’écrivaine s’installe à Paris et sort, en 2005, La noce d’Anna, un roman publié également aux éditions Gallimard.
En 2008, Nathacha Appanah passe deux années avec ses proches à Mayotte et retourne à Paris en 2010. Pendant ce temps, elle traduit deux ouvrages américains en français : Indigne d’Alexander Maksik sorti en 2013 aux éditions Payot Rivages ainsi que Le Voyage de Ruth paru chez Michel Lafon en 2014. En 2015, elle publie un autre roman intitulé « En attendant demain », toujours aux éditions Gallimard.
Son style d’écriture
Ce qui caractérise tous les récits de Nathacha Appanah, ce sont des personnages résignés, tenaces, passant leurs jours en mode survie. Ses récits sont sobres comme le destin de ses personnages qui consument leur malheur jusqu’au dernier souffle. Son style d’écriture, comme chez les écrivains de sa génération, est simple, sans recours aux métaphores. Autrement dit, une magnifique écriture française très compréhensible par la jeunesse d’aujourd’hui. Concernant les thématiques abordées par l’écrivaine, on retrouve l’Inde, l’Île Maurice et la condition féminine, mais sans que cela ne fasse d’elle une militante féministe aux revendications identitaires.
Son dernier roman, Le ciel par-dessus le toit, nous le confirme, car il nous entraîne dans les labyrinthes de l’intimité. Elle y raconte une histoire avec un parti pris. En s’émergeant totalement dans l’univers carcéral qui l’a toujours préoccupé, elle s’est investis dans cette aventure jusqu’au bout. Elle a été autorisée à franchir les portes de la maison d’arrêt de Caen où elle a pu observer et écouter les détenus tout en retenant quelques mots, une scène ou une partie du décor.
Dans son écriture, Nathacha Appanah se confronte à sa propre mémoire, à ses peurs et à son inconfort, jusqu’à ce que tout cela se transforme en personnages. Une méthode qu’elle avait déjà entamée avec Tropique de la violence (Gallimard, 2016), le fruit d’un très long séjour à Mayotte. Elle y laisse un peu à part l’Île Maurice ainsi que les proximités géographiques, mais elle ne rompt rien ; elle entame une nouvelle œuvre tout simplement.