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Didier Daeninckx est un écrivain engagé né en 1949 en banlieue parisienne. Il n’a pas de diplôme d’études supérieures car il était contraint d’abandonner ses études à l’âge de 16 ans. En quittant les bancs de l’école, il travaille d’abord comme ouvrier dans une imprimerie, et ensuite en tant qu’animateur culturel puis journaliste local. C’est cette expérience de journaliste qui va considérablement impacter sa carrière d’écrivain, car c’est à partir de faits divers qu’il arrive à tisser la trame de la majorité de ses récits.

L’écrivain a produit beaucoup d’œuvres publiées dans leur grande majorité chez les Editions Gallimard. Il est aussi qualifié par la critique comme écrivain engagé. Et même s’il ne fait l’unanimité, notamment sur sa philosophie, ses opinions ou ses choix politiques, le public s’intéresse à sa pensée et à la pertinence de ses écrits.

Un critique de la condition humaine

Quand Didier Daeninckx fut la proie de la misère et du chômage en 1977, il trouve refuge dans l’écriture et publie son premier roman « Mort au premier tour ». Aujourd’hui, ses romans sont  traduits en plusieurs langues. Dans son ouvrage « Cannibale » qu’il publie en 1998, il fait immerger le lecteur dans les souffrances des « zoos humains » de la période coloniale. Il s’agit de l’histoire des Kanaks, le peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie traité par les Français comme des animaux et exposés dans un zoo en 1931. Didier Daeninckx tentait là de nous réconcilier avec notre histoire.

Dans son travail, Didier Daeninck s’est donné pour mission de mettre en lumière puis de dénoncer des évènements honteux de l’histoire de la France où il condamne fermement la corruption et la malhonnêteté dans le milieu politique et s’attaque à la colonisation, au racisme et à la ségrégation. Pour cela, il met au centre de ses récits les problématiques du passé qui sont enfouies volontairement ou involontairement dans les archives de notre mémoire collective.

Un grand passionné de l’Histoire

L’écrivain est un grand passionné de l’Histoire. Pour son prochain roman, Didier Daeninckx vient de découvrir un trésor dans les archives du passé. L’idée de son travail actuelle lui est venue en découvrant une grande quantité de vieilles plaques photographiques. Ces dernières illustrent la vie pendant les années 1936 – 1938. Sur ces clichés, des groupes d’enfants de l’époque du Front populaire, pris en image en train de faire du ski ou jouant sur la plage. À partir de ces images qui témoignent également de l’émergence de l’exhibition du corps et un véritable changement dans les mœurs, il entame son projet d’écriture. L’auteur parlera de la guerre d’Espagne, plus particulièrement Barcelone, quand Franco réussit un putsch et interdit les Jeux olympiques qui devaient commencer le même jour.

En plus d’être une plume qui dérange, Didier Daeninckx a un grand talent de conteur. Au milieu d’une avalanche de romans qui fouillent dans l’intimité de leurs personnages où les auteurs s’épanchent sur leurs troubles psychologiques, il est bon de citer de temps en temps un écrivain qui, lui, s’intéresse à la vie de toute une société.